Georg Bednorz (1950-) et Alex Müller (1927-) publient en 1986 un article qui va révolutionner le domaine de la supraconductivité : ils viennent de découvrir dans une nouvelle famille de matériaux, les cuprates, une supraconductivité à une température anormalement élevée, -238°C.
Ils sont tous deux spécialistes des pérovskites comme SrTi03, des oxydes aux propriétés structurales et ferroélectriques particulières. Ils étudient leurs propriétés à basse température et décident à partir de 1983 d’y chercher la supraconductivité. En 1985, ils commencent à étudier des matériaux à base de baryum, de cuivre et de lanthane découverts peu avant par Bernard Raveau et son groupe à Caen.
Bednorz et Müller les synthétisent et y font varier le nombre d’électrons en changeant les proportions de baryum et de lanthane systématiquement. Début 1986, ils découvrent que l’un de ces composés présente une supraconductivité à une température record. Ils publient leur découverte, en titrant avec prudence « Possible supraconductivité à haute température critique dans Ba-La-Cu-O » car ils n’ont pu mesurer l’effet Meissner (qu’ils mesureront en 1987).
Cette découverte ouvrit la voie à une excitation telle dans la communauté des physiciens qu’une des conférences survenue peu après fut surnommée le Woodstock de la physique ! Les deux physiciens reçoivent le prix Nobel en 1987, seulement un an après leur découverte, un autre record.