Les spéculations théoriques de chercheurs américains prédisant de la supraconductivité à haute température dans des matériaux conducteurs constitués d’empilements moléculaires organiques a marqué le renouveau pour la recherche de matériaux supraconducteurs au début des années 70.
Une coopération étroite entre toutes les composantes du laboratoire de physique des solides d’Orsay (propriétés électroniques, structure et théorie) et l’aide de l’Université de Copenhague a conduit fin 1979 à la découverte à Orsay du premier supraconducteur organique basé sur des molécules de type fulvalène.
Dans ces matériaux, constitués par l ‘empilement colonnaires de molécules organiques capables d’acquérir une charge positive en présence d’un ion inorganique ou d’une molécule accepteuse d’électrons, le transport électrique y est unidimensionnel suivant l’axe des empilements, comme on le voit sur la figure de la structure cristallographique.
Le diagramme de phase, pression-chimie-température-champ magnétique révèle un foisonnement de nouvelles propriétés physiques inédites jusque là, comme le montre la figure (voir le premier diagramme de phase ci-contre). Les supraconducteurs organiques unidimensionnels ne nous proposent que de modestes températures critiques de l’ordre du degré Kelvin mais une variante cristallographique de ces matériaux dans laquelle le transport s’effectue suivant des plans (systémes lamellaires) a permis d’augmenter la température critique jusqu’à 14 K (voir le deuxième diagramme de phase ci-contre).
On retrouve dans ces supraconducteurs organiques de basse dimensionnalité les propriétés caractéristiques d’autres systèmes unidimensionnels (les nano tubes de carbone) ou des bidimensionnels inorganiques comme les cuprates et les pnictures.
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