En décembre 2000, l’équipe japonaise du Professeur Jun Akimitsu annonce dans le prestigieux journal Nature que le composé MgB2 est supraconducteur jusqu’à la température de 40 K (soit -233°C). C’est une découverte surprenante : ce composé était connu depuis des dizaines d’années, disponible commercialement, et sur les étagères de nombreux laboratoires. C’est pourtant la première fois que ses propriétés supraconductrices sont mises en évidence… C’est d’autant plus stupéfiant qu’une étude systématique des borures a été menée dans les années 60, recherchant justement des supraconducteurs : MgB2 a tout simplement été négligé.
Devant le défi de ce composé oublié, à la structure cristallographique si simple, de nombreuses études théoriques et expérimentales abordent le problème de l’origine de la supraconductivité. Très rapidement les chercheurs concluent à un mécanisme conventionnel, suivant le modèle BCS, mais avec une originalité qui booste la température d’apparition de la supraconductivité : il y a deux familles d’électrons qui coexistent dans ce matériau, avec des propriétés différentes, et qui se couplent différemment avec les vibrations des atomes (ce couplage est la clé du modèle BCS). Il a fallut moins de deux ans pour résoudre ce problème, ouvrant ainsi de nouvelles voies théoriques. Désormais, les recherches sur ce composé portent principalement sur d’éventuelles applications.